Dépasser les idées reçues

 

Un certain nombre d'idées reçues circulent à propos du suicide. En voici quelques-unes :

 

La personne suicidaire paraît nécessairement déprimée.

Faux. Les symptômes varient en fonction de la personnalité de chacun. Sous une apparence de "clown de service" ou de "dur à cuire" peut se dissimuler une grande souffrance.

 

Ceux qui en parlent ne le font pas.

Faux. Huit personnes sur dix donnent des indices de leurs intentions, si minimes soient-ils. Le message verbal est un élément très important de reconnaissance des signes précurseurs.

 

Les personnes suicidaires ont une faible personnalité.

Faux. Il n'existe pas de personnalité suicidaire type. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il s'agit souvent de personnes possédant beaucoup d'énergie. Souvent, elles ont traversé d'énormes difficultés (perte, rejet, violence etc..).

 

Penser au suicide peut arriver à tout le monde.

Vrai. Chacun de nous est confronté, à un moment ou à un autre de son existence, à une perte majeure (décès d'un proche par exemple), et à de nouvelles situations qui demandent beaucoup d'adaptation. L'idée du suicide peut alors traverser l'esprit d'une personne. Des idées suicidaires, ça veut dire qu'il est temps de prendre soin de soi !

 

Parler du suicide à une personne en souffrance lui donnera l’idée de passer à l’acte.                         

Faux. Au contraire, la pensée suicidaire enferme la personne dans la solitude et la non-communication. Elle lui donne aussi l'impression que personne ne peut la comprendre. Reconnaître sa souffrance et l'écouter avec bienveillance, sans la juger, ne peut que l'aider. En matière de suicide, c'est plutôt le silence qui tue.

 

Le suicide se produit sans avertissement.          

Faux. Le suicide est généralement l’aboutissement d’un processus au cours duquel la personne suicidaire donne des signes. Mais ce processus et les signes qui devraient alerter l'entourage sont peu connus et donc souvent mal repérés ou mal interprétés.

 

Pour aider une personne qui pense au suicide, il faut être intervenant ou expert dans ce domaine.

FauxChaque personne peut aider, soutenir, accompagner, écouter une personne suicidaire. Dans ce cas, chercher des relais et des accompagnements complémentaires est une démarche avisée.

 

On ne doit jamais promettre de garder le secret à quelqu’un qui nous confie qu’il pense au suicide.

Vrai. Conserver le secret contribue à enfermer davantage encore la personne dans sa souffrance. En revanche, s’engager à la discrétion et associer la personne suicidaire à la recherche des ressources adaptées est la démarche à privilégier.